Réflexions
L’IA améliore la productivité, mais ne détruit pas l’emploi
(par Marcel SALATHÉ, expert de l’EPFL (Université Suisse), le 19 novembre 2025)
L’intelligence artificielle représente une formidable opportunité pour la Suisse, où elle stimule l’innovation et la productivité, notamment dans des secteurs clés comme la santé et la pharma, tout en créant de nouveaux métiers et besoins en compétences humaines. Marcel Salathé, expert de l’EPFL, rassure : l’IA ne détruit pas l’emploi, mais le transforme, et la Suisse, grâce à son écosystème de recherche et sa tradition d’adaptation, est bien armée pour en tirer profit. En investissant dans l’éducation continue et l’innovation, le pays peut même renforcer sa souveraineté numérique et préparer sereinement l’avenir, sans craindre de dépendre des géants technologiques étrangers.
Résumé
- Impact économique : L’IA améliore la productivité et automatise certaines tâches, mais en Suisse, où le travail est complexe, elle crée surtout de nouveaux besoins en compétences et spécialistes, sans détruire massivement l ’emploi.
- Adoption et inégalités : Les différences d’adoption de l’IA dépendent surtout du secteur (ex. : biotech vs restauration), et non d’un fossé technologique infranchissable ; les entreprises sont encouragées à expérimenter à petite échelle.
- Formation et souveraineté : La Suisse doit investir dans l’éducation, la science et l’innovation pour rester compétitive, avec un accent sur la formation continue et flexible pour tous, tout au long de la carrière.
- Perspectives technologiques : L’IA « agentique » (capable d’agir de manière semi-autonome) se développe, mais les risques de perte de contrôle à court terme sont jugés faibles ; l’intégration progressive de l’IA dans la vie quotidienne est considérée comme naturelle et maîtrisable.
Destruction d’emplois par l’IA : cette étude qui va à contre-courant
(par Maïté HELLIO pour HelloWorkplace, le 22 octobre 2025)
Une étude récente de l’université de Yale révèle que l’intelligence artificielle générative n’a pas provoqué de destruction massive d’emplois aux États-Unis depuis le lancement de ChatGPT en 2022, le taux d’emploi restant stable autour de 60 %. Les chercheurs soulignent que les métiers les plus exposés à l’IA ne subissent pas plus de suppressions de postes que les autres, et que les transformations observées s’inscrivent dans la continuité des révolutions technologiques passées, comme l’arrivée d’Internet.
Résumé
- Stabilité du marché de l’emploi. Le déploiement de l’IA générative n’a pas entraîné de baisse significative de l’emploi aux États-Unis depuis 2022, le taux d’emploi se maintenant autour de 60 %. Les chercheurs rappellent que les technologies précédentes, comme les ordinateurs ou Internet, ont mis des années avant de transformer profondément le marché du travail.
- Pas de menace accrue pour les métiers exposés. Les secteurs les plus exposés à l’IA (IT, arts, finance, commerce) ne connaissent pas plus de suppressions d’emplois que les autres, et les chômeurs issus de ces métiers ne restent pas plus longtemps sans travail. Les évolutions observées dans la répartition des emplois étaient déjà en cours avant l’arrivée de l’IA générative.
- Impact limité sur les jeunes diplômés. Les différences de répartition des professions entre les 20-25 ans et les 25-34 ans ne sont pas significatives et pourraient s’expliquer par le ralentissement général du marché du travail. L’étude relativise ainsi les craintes d’un impact spécifique de l’IA sur l’insertion professionnelle des jeunes.
- Une transformation progressive et maîtrisée. Les chercheurs concluent que l’IA ne provoque pas de rupture économique majeure, mais s’inscrit dans une dynamique de transformation technologique comparable à celle des décennies précédentes. Ils invitent à observer l’évolution sur le long terme avant de tirer des conclusions alarmistes.
Recrutements dans les métiers du numérique
(par l'INSEE, le 14 octobre 2025)
En france, le secteur des métiers du numérique est toujours sous tension. Les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter des techniciens en informatique. En 2023, la majorité des employeurs (64 %) disaient que c'était difficile d'embaucher, et c'est même un peu plus qu'il y a quelques années (8% de plus par rapport à 2018). La raison principale est simple : il n'y a tout simplement pas assez de techniciens informatiques qui postulent aux offres d'emploi.
Résumé
- De 2018 à 2023, les tensions de recrutement dans l'informatique ont globalement baissé, contrairement à la tendance observée pour l'ensemble des métiers.
- Cependant, cette baisse cache une réalité contrastée : il est devenu légèrement plus facile de recruter des ingénieurs, mais plus difficile de trouver des techniciens.
- En 2024, la majorité des entreprises cherchant à embaucher des spécialistes IT (59 %) ont encore rencontré des difficultés pour le faire.
- La raison principale de ces échecs de recrutement est un manque de candidatures, cité par 86 % des entreprises en difficulté.
L’avenir du métier de développeur Web à l’ère de l’IA : crise passagère ou mutation profonde ?
(par Anne-Cécile LEBRUN Co-fondatrice de LBKE, le 4 septembre 2025)
Le métier de développeur Web ne disparaît pas, mais se transforme profondément ; ceux qui sauront intégrer et maîtriser l’IA (plutôt que de la subir) conserveront un avantage compétitif durable.
Résumé
- Le marché de l’emploi pour les développeurs Web en France traverse une crise marquée par une chute des recrutements (-18 % pour les cadres IT en 2024) et une perte nette de 7 000 emplois dans le numérique, touchant particulièrement les profils juniors.
- L’IA générative représente une menace systémique, car elle peut automatiser une grande partie des tâches standardisées du développement Web (code, composants visuels, corrections simples), selon l’étude de l’OIT.
- Un paradoxe persiste : les développeurs restent très recherchés, mais les entreprises peinent à recruter (85 % des postes jugés « difficiles à pourvoir ») car les entreprises ne veulent plus d’exécutants, mais des profils autonomes, stratégiques et capables de collaborer avec l’IA.
- Le marché est saturé de juniors issus de formations courtes, tandis que les besoins évoluent vers des « développeurs augmentés » maîtrisant l’IA et, surtout, vers de nouveaux métiers émergents comme développeur LLM ou développeur IA (agents intelligents, LangChain, Mastra…).
Comment ChatGPT vous bousille le cerveau
(par Ludo SALENNE sur YouTube, le 8 juillet 2025)
L'Intelligence Artificielle est partout. On l'utilise tous les jours pour gagner du temps, être plus créatif, plus productif. Mais quels sont les effets secondaires de cette nouvelle drogue ? Dans cette vidéo, on plonge dans les études scientifiques pour comprendre comment ChatGPT et l'IA impactent notre cerveau.
L'IA va-t-elle remplacer les développeurs ?
(par Josh COMEAU, ancien ingénieur chez DigitalOcean, le 9 mai 2025)
Contrairement aux prévisions alarmistes, l'ère "post-développeur" n'est pas encore arrivée, car l'intelligence artificielle s'avère être un outil qui augmente les capacités des humains plutôt que de les remplacer. Les entreprises ont encore besoin de développeurs qualifiés pour piloter, corriger et intégrer le code généré par l'IA. L'auteur prédit même une "renaissance des développeurs", où la combinaison d'un talent humain et d'une IA puissante deviendra un atout extraordinairement précieux.
Résumé
- L'IA n'a pas remplacé les développeurs. Malgré les prédictions, l'ère "post-développeur" est un mythe. Les expériences réelles, comme l'échec de l'agent IA "Devin", montrent que l'autonomie complète est loin d'être atteinte et que les humains restent indispensables.
- L'IA est un outil puissant mais pas autonome. Elle fonctionne comme un "contrôle de croisière" : elle accélère certaines tâches, mais nécessite la supervision constante d'un développeur expérimenté pour rester sur la bonne voie et produire un travail de qualité.
- Le marché de l'emploi est difficile pour d'autres raisons. Les tensions actuelles ne viennent pas de l'IA, mais de facteurs économiques (taux d'intérêt élevés), des licenciements massifs dans la tech et à la croyance de certaines entreprises en un remplacement imminent qui les freine à embaucher.
- L'avenir reste prometteur pour la profession. L'auteur anticipe une "renaissance des développeurs" où les entreprises réaliseront que l'alliance d'un humain compétent et de l'IA est extrêmement productive, garantissant ainsi la pertinence et la valeur de la profession pour les années à venir.
Développement logiciel en 2025, vers une ingénierie augmentée
(par François TONIC Directeur de la publication du magazine Programmez, à l'aide de ChatGPT, le 2 mai 2025)
En 2025, l'intelligence artificielle est devenue un partenaire incontournable pour les développeurs, boostant leur productivité et leur permettant de se concentrer sur des tâches à plus haute valeur. Ces technologies transforment le métier en un rôle d'ingénieur complet, qui maîtrise l'ensemble du cycle de vie du logiciel, de la conception à l'infrastructure. Loin de remplacer les humains, cette évolution élève leur rôle vers celui d'artisan créateur de systèmes intelligents, robustes et résilients.
Résumé
- IA comme assistant : L'IA générative est intégrée aux outils de développement pour aider à la rédaction de code et de tests, mais la supervision et la validation critique par le développeur restent indispensables.
- Architectures distribuées : Les systèmes logiciels sont principalement basés sur des microservices et des approches event-driven, ce qui rend la traçabilité, la résilience et la gestion des transactions au cœur du développement.
- Automatisation du cycle de vie : Les pratiques GitOps et le cloud natif (Kubernetes, Terraform) sont la norme, automatisant les déploiements et rendant les développeurs responsables de l'infrastructure comme du code.
- Un nouveau profil de développeur : Le métier évolue vers un ingénieur "full-cycle", qui doit posséder des compétences en sécurité (DevSecOps), en performance (GreenOps) et en conception de systèmes résilients.
OWASP : top 10 des risques LLM et GenIA
(par François TONIC Directeur de la publication du magazine Programmez, le 2 mai 2025)
L'OWASP propose un top 10 des risques et vulnérabilités sur les LLM et les genIA en général.
Vers une cohabitation IA-développeurs
(par Florian BURNEL Co-fondateur d'IT-Connect, le 21 février 2025)
Loin de remplacer les développeurs, l'intelligence artificielle se présente comme un collaborateur précieux qui transforme leur métier en augmentant considérablement leur productivité. En automatisant les tâches répétitives et en aidant au débogage, l'IA permet aux professionnels de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée comme la conception, la supervision et la sécurité. L'avenir réside donc dans une cohabitation intelligente, où les développeurs qui sauront guider et enrichir les suggestions de l'IA seront les grands gagnants de cette révolution.
Résumé
- Un assistant, pas un remplaçant : Loin de menacer les développeurs, l'intelligence artificielle est destinée à devenir un assistant puissant qui modifie leur manière de travailler plutôt que de les remplacer.
- Une accélération du développement : Les outils d'IA permettent d'automatiser les tâches répétitives et de générer du code, ce qui entraîne une accélération significative du rythme de développement.
- De nouveaux défis à relever : Cette collaboration soulève de nouveaux défis, notamment la nécessité de superviser la qualité et la sécurité du code généré par l'IA, et de gérer les questions d'éthique et de responsabilité.
- L'évolution du rôle du développeur : Le rôle du développeur évolue vers celui d'un superviseur qui guide l'IA et se concentre sur les tâches complexes nécessitant un raisonnement approfondi, plutôt que sur le codage mécanique.